Qu’est-ce qu’un bidonville ?
Depuis une quinzaine d’années, plusieurs bidonvilles se sont installés sur le territoire de Nantes métropole au gré des occupations et des évacuations. Il s’agit de terrains publics ou privés occupés illégalement, sans l’accord des propriétaires. Problèmes d’accès à l’eau et à l’électricité, d’hygiène, de scolarisation des enfants… Les conditions de vie y sont très difficiles. Des incivilités ou des trafics peuvent parfois générer de fortes tensions avec les riverains.
Qui les occupe ?
Ces bidonvilles sont occupés par des Roms originaires de Roumanie. Ils sont amenés à quitter leur région d’origine en raison de discriminations ou pour tenter d’améliorer leurs conditions de vie précaires. Ils travaillent souvent dans des métiers pénibles, notamment le maraichage fortement présent dans la région nantaise.
Quel état des lieux local ?
On évalue leur nombre à plus de 3 000 dans la métropole. A Orvault, quatre bidonvilles comptent au total environ 130 personnes, certains depuis plus de 10 ans.
Quelle stratégie pour la Ville ?
La stratégie de la Ville d’Orvault pour faire face à cette situation difficile et résorber ces bidonvilles a été exposée lors du Conseil municipal de juin 2022.
Précédemment, depuis de nombreuses années, les occupations illicites ont été traitées par des expulsions, parfois nécessaires mais non durables : on ne fait que déplacer les familles sur des sites parfois proches, au sein de la même commune ou vers une commune voisine. L’objectif est donc de proposer une autre approche.
La stratégie municipale vise à proposer des solutions adaptées à l’ensemble des familles présentes dans un bidonville, sous réserve qu’elles manifestent une volonté d’intégration locale, afin de libérer complètement le site et de lui rendre sa vocation initiale.
Comment y parvenir ?
Un diagnostic social individualisé des personnes et des familles est réalisé par des associations spécialisées financées par l’Etat et le Département afin d’évaluer leur volonté et capacité d’intégration et d’identifier les solutions adaptées à leurs situations.
Certaines familles remplissent d’emblée les conditions d’accès au logement social et seront donc accompagnées vers les dispositifs existants.
Les autres familles seront orientées vers deux types de terrains :
- Un terrain d’insertion au Haut-Cormier, composé de 9 mobil-homes, dans lesquels les familles resteront 12 à 18 mois avant d’accéder à des solutions de logement classiques. Ce terrain, co-financé à plus de 80% par Nantes Métropole, sera aménagé sur un terrain viabilisé situé à proximité des transports publics et à distance des quartiers d’habitation. Les résidents les plus proches ont été associés à son élaboration. Les familles accueillies devront signer un contrat d’occupation avec paiement d’une redevance adaptée à leurs revenus. Un suivi social sera assuré par des professionnels.
- Un terrain intermédiaire au Petit Raffuneau, déjà actuellement occupé par un bidonville mais sans nuisances majeures constatées. Nantes métropole va équiper ce terrain de sanitaires pour garantir aux familles une vie digne. Elles y habiteront dans leurs caravanes en attendant qu’une autre proposition d’intégration puisse leur être faite. Un contrat d’occupation et un suivi social seront également mis en place. Le terrain sera ensuite libéré.
- Les situations délictueuses seront traitées par l’Etat, via la Police Nationale et la Justice.
La libération complète d’un terrain permettra d’assurer sa sécurisation pour éviter l’installation de nouvelles familles et lui rendre son usage initial.
Les bidonvilles orvaltais existants seront traités les uns après les autres en quelques années.
Quelles sont les conditions de réussite ?
Pour y parvenir, une coordination étroite entre l’Etat, le Conseil Départemental, Nantes Métropole et la commune est nécessaire. C’est le sens des réunions régulières qui sont organisées par la Ville et du contrat partenarial qui est en préparation à l’échelle métropolitaine.
Nantes Métropole financera le terrain d’insertion à hauteur de 83%. Resteront à la charge de la Ville d’Orvault environ 200 000 euros d’investissement et 9 000 € par an liés au fonctionnement et au suivi.
D’éventuelles occupations supplémentaires feront l’objet de demandes d’expulsion rapide afin de ne pas fragiliser la mise en œuvre de la stratégie globale de résorption.
Quel planning ?
- Juin 2024 : Nantes métropole a procédé à la sécurisation du terrain situé à la Jalière afin d’éviter de nouvelles installations. Son emprise sera ensuite progressivement réduite avant sa résorption complète.
- Octobre 2024 : des toilettes vont être installées sur le bidonville situé rue du Petit Raffuneau afin d’améliorer les conditions de vie et de réduire l’impact sur l’environnement.
- Novembre 2024 : le bidonville du Bois Cesbron près de l’Odyssée sera libéré et sécurisé. Certaines familles rejoindront des logements sociaux, d’autres seront déplacées vers le terrain temporaire du Petit Raffuneau.
- Eté 2025 : construction du terrain d’insertion au lieu-dit Haut-Cormier, pour une arrivée de 9 ménages Roms courant novembre 2025.
En parallèle de ces démarches : diagnostic social des familles des bidonvilles de la Jalière et de Rouxel pour préparer leur orientation vers un des dispositifs de relogement.