Depuis son lancement par la municipalité au printemps 2024, la ferme maraichère municipale du Ruisseau contribue à l’approvisionnement en légumes bios des cantines scolaires d’Orvault. Mais, au-delà de la production d’aliments sains, la ferme est aussi un lieu de rencontres, de sensibilisation et de formation. Courant mai, elle a accueilli des enfants des écoles orvaltaises et des stagiaires en formation à la chambre d’agriculture de Nantes.
Fin mai, à la ferme maraîchère municipale du Ruisseau. Le soleil glisse lentement vers l’ouest, ses rayons réchauffent les salades et les choux cultivés en pleine terre, les pieds de tomates ou de courgettes sous serres. Ça bourdonne, des oiseaux chantent, une buse plane au loin. Des enfants des écoles du Vieux-Chêne et du Bois Saint-Louis, en classes de CE1-CE2, arpentent les allées, tous leurs sens en éveil. Ils bombardent de questions le maraîcher, Stéphane Aubry, dont la besace est emplie de réponses !
Il leur explique qu’une partie des fruits et légumes qu’ils dégustent dans les cantines scolaires provient de là, que la biodiversité est essentielle à leur croissance. Il leur montre par exemple des insectes auxiliaires de culture qui font leur travail en éloignant les ravageurs sans pour cela faire appel à des traitements chimiques et nocifs. Il les invite même à planter eux-mêmes quelques batavias et à gouter des petits pois saisis par les petites mains dans leurs gousses.
Résultat ? Sundey, écolière du Bois Saint-Louis, dit avoir « appris que pour enlever les pucerons, on peut mettre du savon noir et que les coccinelles mangent les pucerons » ! Théa, elle, ne savait pas que les hérissons mangeaient les escargots. Quant à Swann, il a retenu que « les feuilles manguier peuvent soigner des maladies ». A la fin de leur visite, ils ont les doigts un peu sales et les souvenirs aiguisés.


D’Orvault à Kindia, en Guinée, via la ferme !
« Ça leur apporte du concret, estime leur enseignante, ils savent maintenant d’où viennent les aliments qu’ils consomment ! » La sensibilisation allait même bien au-delà du territoire ! L’association Guinée 44 était aussi présente sur site, pour amener les enfants à la découverte de fruits et légumes typiques de l’Afrique jusqu’à leurs vertus médicinales. Guinée 44 intervient régulièrement auprès des écoles dans le cadre du programme « ÉduKindia », mis en place par la commune de Kindia en partenariat avec la Ville d’Orvault.
Quelques jours auparavant, Stéphane Aubry recevait la visite de stagiaires en formation à la chambre d’agriculture de Nantes, qui visent l’obtention de leur Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole. Ils ont pu approcher au plus près les enjeux liés à la production maraîchère et à la commercialisation, les équipements et l’organisation de la ferme. Et, là encore, tout le monde a mis la main à la pâte, entre récolte de petits pois et de courgettes et mise en place du système d’irrigation. « Très formateur, estime un stagiaire. En constatant comment ça fonctionne sur le terrain, on comprend mieux les réalités techniques et logistiques ».
C’est ainsi que la ferme maraîchère municipale du Ruisseau prend une dimension nouvelle, après une première année d’exploitation : elle s’enracine dans le territoire et s’ouvre à tous les publics, pour parler à tous et à toutes de sujets aussi majeurs que l’agriculture, l’alimentation, la biodiversité ou la ressource en eau. Un outil pédagogique grandeur nature.

