Vers une stratégie agricole et alimentaire
La production agricole et l’alimentation représentent des enjeux écologiques, sanitaires et économiques majeurs. Urbanisée pour un tiers, Orvault présente environ 1000 ha d’espaces agricoles qui sont un marqueur de son identité. On dénombre 17 exploitations pour 5 types de productions, les principales étant le lait, la viande et le maraîchage. Si seuls 5 exploitants sont en agriculture biologique, la plupart témoignent de préoccupations environnementales : respect des « mesures agro-environnementales et climatiques », attention portée au bien-être animal, préservation des éléments paysagers existants, limitation des intrants, pratique de la vente directe… Certains producteurs initient des démarches innovantes, comme le « bio-intensif » qui permet d’obtenir des rendements élevés de produits bio sur de petites surfaces. D’autres se préparent à la retraite et s’apprêtent à transmettre leur activité, ouvrant ainsi la porte à un possible renouveau.
Vers un territoire nourricier, responsable et en lien avec les habitants
S’appuyant sur ces enjeux globaux et sur ce constat d’une agriculture locale vivante et en évolution, la Stratégie agricole et alimentaire de la Ville affirme 3 objectifs majeurs : 1- développer le caractère nourricier de notre territoire, en zone rurale mais aussi en zone urbaine, 2- contribuer à la transition de l’agriculture locale vers un modèle durable et responsable et 3- favoriser le lien de proximité entre producteurs et consommateurs locaux et promouvoir une alimentation de qualité pour tous.
Les premiers jalons
Le plan d’actions intègrera le développement d’espaces de jardinage, le soutien aux circuits courts ou encore le travail mené sur la restauration scolaire. « Nous souhaitons également favoriser l’installation de nouveaux exploitants porteurs d’initiatives durables et pédagogiques, notamment sur des espaces agricoles municipaux, via des appels à projets », explique Jean-Sébastien Guitton, maire. À suivre donc !
Pour un nouveau modèle alimentaire
En 2018, Nantes Métropole a adopté un Projet Alimentaire Territorial (PAT), qui vise à "changer de modèle alimentaire", réduire notre impact environnemental, et ainsi accompagner les transitions alimentaire, écologique et énergétique indispensable au bien-être de tous. Ce projet croise les approches et embarque l’ensemble de la filière, de la production agricole à la gestion des déchets, et l'ensemble des parties prenantes, des producteurs jusqu'aux consommateurs. L’un des objectifs du PAT est de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs.
En chiffres
- 17 exploitants fin 2021, dont 3 en cours d’installation (240 sur la métropole)
- 80 % des exploitations orvaltaises en mutation d’ici 5 à 10 ans (suite à des cessations d’activité)
Interview de Marie-Paule Gaillochet, adjointe déléguée à la transition écologique
Pourquoi intervenir sur le volet de l’agriculture, qui n’est pas une compétence municipale ?
Les villes sont de plus confrontées à des questionnements liés à l’alimentation : problèmes d’approvisionnements, de sécurité, préoccupation citoyenne croissante pour une nourriture saine et locale… À l’heure du réchauffement climatique, défendre une alimentation durable est primordial. Cela nécessite, pour les élus, de soutenir l’agriculture locale, en facilitant l’installation de nouveaux exploitants, ou en veillant à préserver le caractère agricole des terres par exemple.
Que retenez-vous de vos visites aux agriculteurs orvaltais ?
Pour moi qui suis issue de la ruralité, ces rencontres avec des professionnels engagés ont été passionnantes. J’ai été marquée par la solidarité auto-organisée entre exploitants, sur les temps forts des travaux notamment. J’ai aussi entendu les préoccupations de certains, à la veille de la retraite : dans un contexte d’installation difficile pour les jeunes, la transmission des exploitations est aujourd’hui compliquée.
Comment la Ville peut-elle favoriser l’installation de nouvelles activités agricoles sur son territoire ?
La Ville est un acteur légitime de la structuration agricole du territoire. Elle mène une veille foncière afin de repérer les espaces agricoles privés qui se libèrent, et d’être facilitatrice pour l’installation de nouvelles activités. Concernant les parcelles municipales prochainement disponibles, une réflexion partagée avec les agriculteurs locaux est en cours pour accueillir de nouveaux projets, dans un objectif de complémentarité avec l’existant.