Robert LE RICOLAIS

Robert le Ricolais est le père des structures spatiales et ses idées ont influencé les plus grands architectes...
Le 30 octobre 1894 - Georges Robert Valory Le Ricolais naît à la Roche-sur-Yon, dans une famille « bourgeoise ». Son père est avocat au barreau d'Angoulême. Robert passe son enfance à l’Isle d’Espagnac, en Charente, au château des Mérigots
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1909 - Après des études au lycée d’Angoulême, Robert part en Angleterre préparer un bac scientifique qu’il obtient en 1912. L’année suivante, il commence des études de mathématiques et physique à la Sorbonne.
Août 1914 - La guerre est déclarée ! Robert interrompt ses études pour partir au front. Le 5 septembre, il est incorporé au 5ème régiment du génie en qualité de 2°classe puis au 38ème régiment d'infanterie à compter du 13 octobre.
31 août 1915 - Il rejoint le 30ème bataillon de chasseurs alpins.
Le 31 janvier 1916, blessé au bras, il passe 6 jours à l'infirmerie, puis retrouve sa Compagnie au camp de Sainte Barbe.
Le 3 juin 1916 - Retour à la tranchée, au Reichackerkopf. Il note dans son carnet « nous allons quitter l'Alsace. Voilà presqu'une année passée dans les tranchées, les crêtes battues par le vent et la ferraille, dans la solitude, parfois troublée...et nous voilà très mélancoliques... »
Méricourt - le 11 juillet 1916 - « Nous y voilà, à la veille de l'action....C'est l'heure du sacrifice. Il vaut mieux ne plus penser. » Dans les tranchées de Curlu, il est blessé par balle aux poumons, une plaie pénétrante de part en part du thorax. Robert est alors évacué le 20 juillet 1916 et est envoyé à l'hôpital de Nice. C'est dans cette ville qu'il va rencontrer Marguerite Duverel , sa future femme.
Robert finit la guerre en qualité d'interprète à Paris, pour la mission américaine. Plus tard, on lui remet la croix de guerre avec deux étoiles bronze.
Robert nommait affectueusement Marguerite « Didite »
En 1918, ils décident de vivre ensemble, à Paris. Marguerite, dans un premier temps, fait « bouillir la marmite » en dessinant des bijoux ; elle avait fait des études artistiques en Belgique. Robert trouve un premier travail dans une entreprise de pompes : les pompes « Rateau ». Le voilà considéré comme ingénieur hydraulique.
De 1918 à 1931, le couple connaît les « années folles » et fréquente les artistes à Montmartre, à Montparnasse. Robert suit des cours de peinture à l’académie « Colarossi » et à l'académie de « La Grande Chaumière » qui eut pour élèves Camille Claudel, Gauguin, Modigliani, Giacometti.
En 1931, Robert est embauché comme sous-directeur à la société « Air liquide », à Nantes et se passionne pour l'étude des matériaux et l'architecture.
Il participe à la vie culturelle nantaise à travers la peinture et la poésie. René Guy Cadou (photo), Stéphane Chiffoleau et Delanoë sont ses amis. Marguerite, de son côté, peint les portraits de nombreuses personnalités de la bourgeoisie nantaise.
En 1943, Nantes est bombardée. Robert et Marguerite se réfugient à Orvault d’abord dans une maison près de la minoterie puis au 15, rue du Chêne nommée depuis 1978, rue Robert Le Ricolais.
Architecte, ingénieur, urbaniste, peintre et poète Né en 1894 à La Roche sur Yon, il fréquente l'Ecole de Rochefort où il rencontre Manol, René Guy-Cadou, Max Jacob et Daniel Robes. Il fait des études de mathématiques et physiques à Cambridge puis part à la guerre en 1914 où il est blessé deux fois et revient décoré. En tant qu'ingénieur praticien hydraulique, il introduit en 1935 le concept de l'industrie immobilière puis est récompensé de la Médaille de la Société Française des ingénieurs Civils. En 1940, son travail sur les systèmes de réseaux en trois dimensions initia de nombreux architectes à ce concept. Robert le Ricolais devient directeur adjoint chez Air Liquid. Son talent de peintre est également reconnu car il expose au Grand Palais et au musée des Beaux-Arts de Nantes, aux côtés de Kandisky. Il fait ensuite des études d'architecture à l'Institut Polytechnique de l'Ouest, à Nantes, l'actuelle Ecole Centrale.
En 1943, suite aux bombardements sur Nantes, Robert le Ricolais et sa femme Marguerite se réfugient à Orvault, dans une petite maison. C'est là où Robert le Ricolais commence à dessiner la commune (aujourd'hui, M. Leparoux conserve près de 200 exemplaires de ces dessins). Dès les années 50, Robert dépose des brevets mais son talent n'est pas reconnu en France.
En 1951, à 57 ans, il va aux Etats-Unis pour conduire des ateliers d'expérimentation de structure en Illinois-Urbana, en Caroline du Nord, à Harvard, Penn et Michigan. Il s'installe à Penn en 1954 où il rallie des générations d'étudiants à sa perception: "pour découvrir la nature des choses, le secret est d'être curieux". Il approfondit ses recherches sur les effets de pression, sur les structures dans l'espace. Après des années de recherche et de nombreux brevets, Malraux lui remet le Grand Prix du Cercle des Etudes Architecturales de France : "Robert le Ricolais est le père des structures spatiales et ses idées ont influencé les plus grands architectes".
En 1974, Le Ricolais succède à Louis Kahn, à la tête de la très prestigieuse chaire d'architecture Paul Philippe Cret jusqu'à sa mort en 1977. Ses premiers modèles et papiers ont une salle permanente aux Archives de l'Université d'Architecture. En 1976, l'Institut Américain lui décerne la Research Medal pour son activité à l'Université de Pennsylvannie. Plus de 200 modèles et de sculptures ont été construits et testés dans l'atelier de Le Ricolais durant ces 20 années à Penn. Certaines des plus belles et étonnantes sont exposées actuellement à la Fondation des Arts, le Département d'Architecture et l'Ecole des Beaux-Arts américains. Il meurt en 1978 à l'Hôpital Américain de Neuilly. La rue Robert le Ricolais de la Ville d'Orvault est inaugurée la même année et une exposition de ses œuvres est présentée à la Frébaudière